Nom du blog :
histoiresdelenai37
Description du blog :
Petites histoires et romans que j'ai inventés et écris. Bonne lecture!!!
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
28.01.2010
Dernière mise à jour :
23.04.2011
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animaux belle bonjour bonne bonne nuit cadeau cadeaux chevaux chez enfants femmes fille
Derniers commentairesmagnifique histoire , j'te l'ai dit hier , ta un talent super , faut que tu fasses un livres ! bisous , et bo
Par Anonyme, le 04.07.2010
wahouuu* la belle histoire d'amour comme je les aime!
merci pour cette petite histoire!
gros bisous!
Par Your.Little.Sister, le 19.05.2010
yo* j'aime bien cette histoire, sympa! :)
ecris en plein d'autres! merci (l)
Par Your.Little.Sister, le 19.05.2010
c'est extrêmement frustrant de ne pas pouvoir lire la suite. dépêche toi de l'écrire!!!
p auline
Par Anonyme, le 05.03.2010
grouille toi d'ecrire la suite!!! j'en suis plus loin moi et j'veux la lire c'te satané suite !!
je t'aime (l)
Par Crevette`s ;), le 09.02.2010
Chapitre 2
Les semaines suivantes passèrent calmement. La mère de Judith et Elisabeth avait accepté la présence de Ciel. Le mariage de Judith et Pierre avait été fixé pour le printemps par les deux familles. Le temps s’écoulait au rythme des heures qui passaient. Ciel se levait tout les jours avec le soleil et partait s’occuper des champs pendant qu’Anna, la mère des deux jumelles, et Judith allaient s’occuper des animaux. Elisabeth, elle restait toute la journée à la ferme essayant de marcher de nouveau. Chaque jour se soldait par un échec cuisant. Elle ne pouvait aligner deux pas sans l’aide de Ciel. Elle et lui n’avaient jamais plus reparlés de ce qu’il s’était passé le soir de l’arrivée de ce dernier. Puis l’automne arriva. Ciel rentrait plus tard que d’habitude à cause des moissons. Pierre et quelques voisins vinrent l’aider. Elisabeth réussit à obtenir d’aller avec eux pour ne serait-ce que fixer les bottes de paille. Ils rentraient tous avec le soleil, se réunissant pour finir la soirée ensemble au coin d’un bon feu, accompagnés d’un bon repas. Ainsi passait la vie dans cette petite campagne. Un soir, alors que tout le monde était rentré chez lui, Ciel et Elisabeth restèrent plus longtemps qu’a l’accoutumée près de l’âtre. Tout deux restèrent muets, se réchauffant au feu qui brûlait dans la cheminée. Au bout de quelques longues minutes, Elisabeth rompit le silence.
- Merci d’être resté, Ciel. Ton aide nous est précieuse. Grâce à toi, nous passeront un hiver serein. Nous te devons beaucoup.
- Tu as peur de me voir partir avant l’hiver, c’est ça ?
-…
- Ne t’inquiète pas, je vais rester au moins jusqu’au printemps. Je ne suis pas sûr de pouvoir retrouver du travail si je pars maintenant.
- Alors tu vas repartir ?
- Je te l’ai dit. Je suis le vent. Je ne suis pas fait pour rester bien longtemps quelque part.
- Je sais. Mais j’espérais. Grâce à toi, notre quotidien est plus facile. J’ai peur de me réveiller un matin et de me rendre compte que tout ça n’était qu’un rêve. Moi je ne sers à rien. Je ne suis qu’un poids mais depuis que tu es là, j’ai l’impression d’être plus légère. J’arrive même à vous aider un peu. Alors que d’habitude, je passe cette période de l’année assise sur une botte de paille, à regarder les autres travailler ou alors je restais à la maison, à me morfondre.
- Je n’y suis pour rien dans tout ça. C’est toi qui te bats contre ton corps. Moi, je n’ai rien fait.
- Mais c’est parce que tu es là que j’arrive à trouver la force de me battre. Si tu partais je serais perdue.
- Non. Quand je partirais, tu continueras à avancer. Un jour, tu marcheras de nouveau. Je sais que tu t’entraines tout les jours, ta sœur m’a dit qu’elle t’avait vu faire de temps en temps. Tu verras, tu marcheras et tu trouveras un homme que tu aimeras et tu te battras plus fort encore pour lui. Et puis tu auras des enfants que tu aimeras plus encore et tu leur apprendras à avancer dans la vie.
- Je vais me coucher. Bonne nuit. Elle se leva, essayant de marcher mais comme toujours, elle s’écroula sur le sol. Elle entreprit alors d’avancer grâce à la force de ses bras.
- Laisse-moi t’aider.
-Ne me touche pas. Dit-elle brutalement avant de ce radoucir. Pardon. S’il te plait, laisse-moi le faire toute seule. Sinon je… Si tu devais me toucher, je ne sais pas ce que je ne sais pas si j’arriverai à me taire.
-Alors ne te tait pas. Dit-moi tout ce que tu veux me dire. Au moins, tu auras moins mal après. Tu crois que je ne te voies pas souffrir ? Tu crois que je n’ai pas remarqué que tu m’évites au maximum ? Hurla-t-il.
- Arrête, ne dis plus rien.
- Non, je ne m’arrêterais pas. Depuis ce soir-là, tu ne m’as presque jamais adressé la parole. Pourquoi ?
-…
- Tu me déteste, c’est ça ?
- Non, bien sûr que non.
-Alors pourquoi ? Pourquoi tu cherches à me fuir ce soir encore.
-Je t’en prie, arrête.
- Qu’est-ce que tu crois ? Que ce soir-là, je ne t’ai embrassé que parce que tu étais là ? Que j’aurais pu faire ça à n’importe qui ?
- Il ne s’est rien passé, rien du tout. Elisabeth pleurait.
-Alors c’est vrai, tu me détestes. C’est pour ça que tu dis ça. J’ai compris. Je partirais dès que le temps le permettra à nouveau.
-Non. Hurla-t-elle, se jetant sur les jambes de Ciel qui étaient à sa portée. Non, reste ici, avec moi. Je regrette ce que j’ai dis. Je t’aime.
-Quoi ?
- Je t’aime, je t’aime. Je t’aime tellement que ça en deviens douloureux. Je fuis parce que j’ai peur. Peur de ce que je ressens au fond de moi dès que mes yeux se posent sur toi. Peur de ce que le son de ta voix provoque en moi. Oui je te fuis, mais c’est parce que sinon, je ne pourrais jamais te laisser partir. Mais rien n’y fait, plus je te fuis et plus je m’accroche à toi. Mais toi, toi tu ne m’aime pas. Tu ne pense qu’à trouver un toit pour l’hiver et a repartir avec le soleil.
- Tu as tort. Dit-il doucement, se laissant glisser sur le sol pour être plus près d’elle. Je ne pense pas qu’à trouver un toit pour l’hiver. Sinon, je ne serais pas resté ici. Si je n’ai plus rien fait pour t’approcher, c’est parce que j’ai eu peur moi aussi. J’avais peur que tu me repousse. Je ne partirais pas. Du moins, pas dès l’arrivée du printemps. Je veux te découvrir, passer du temps près de toi. J’aimerai te serrer contre moi quand tu as mal, te rassurer quand tu doutes. Je veux être tes jambes jusqu'à ce que tu puisses marcher à nouveau. Je veux que tu sois mes yeux quand je ne peux pas deviner les choses par moi-même. S’il te plait, ne me fuis plus. Laisse-moi-t’aider à surmonter tout ça.
Il la prit dans ses bras, la serrant contre son cœur affolé.
- Ciel…
- Chut, ne dis rien. Laisse-moi rester comme ça encore un peu. J’ai tellement attendu le moment de pouvoir te prendre à nouveau contre moi.
Elle l’enlaça à son tour. Heureuse.
- Ciel emmènes-moi avec toi quand tu partiras. Je ne pourrais pas survivre à ton absence.
- je te le promets.
Il l’embrassa comme il l’avait fait la première fois, goutant le doux parfum du corps de sa compagne. Pour la première fois, il se sentait pris au piège mais il aimait cette prison là. Doucement, il sentit ses mains s’égarer sur le corps d’Elisabeth. A contrecœur, elle s’écarta lentement de lui.
- Nous ne devons pas, Ciel. C’est interdit.
Silencieusement, il se leva et souleva le corps léger d’Elisabeth. Il la conduisit jusqu'à sa chambre et la déposa délicatement sur le lit. Avant de partir, il déposa un tendre baiser sur le front de la jeune fille et lui souhaita une bonne nuit. Cette nuit-là, lui-même ne réussit pas à s’endormir. Il resta près du feu jusqu'à sa combustion complète et se résigna à rejoindre le grenier où on avait installé sa chambre. Il s’assit près de la seule fenêtre et écouta le jour se lever. Que la Terre semblait belle quand elle se réveillait. Un peu plus loin, il entendit le coq chanter. En temps normal, ce dernier donnait le signal du réveil mais aujourd’hui, il chantait juste pour dire « attention, il est temps de se préparer à descendre » ce qu’il fit vingt minutes plus tard en entendu du bruit à la cuisine.
-Bonjour, Ciel. Bien dormit ? Demanda Anna en le voyant descendre du grenier.
- Très bien, merci.
Il s’assit à la table et fut bientôt rejoint par Judith, les yeux encore endormis.
- Bonjour tout le monde.
- Bonjour ma chérie. Répondit Anna.
Cette dernière mit le petit déjeuner à table et s’assit avec les autres.
- Que fait Elisabeth aujourd’hui ? S’enquit-elle. Quelqu’un sait si elle vient encore avec nous ou si elle reste ici ?
Comme pour lui répondre, un bruit de chute se fit entendre de la chambre de l’intéressée. Anna se commença à se lever pour aller aider sa fille mais Ciel fut plus rapide.
- Continuez à manger, Anna. Je vais aller l’aider.
Elle n’eut pas le temps de répondre que le jeune homme était déjà arrivé à la porte. Quand il l’ouvrit, Elisabeth essayait de se relever, retombant avec fracas sur le plancher.
- Besoin d’aide ?
Ne l’ayant pas remarqué, elle sursauta.
- Ciel, tu m’as fait peur. Tu pourrais au moins frapper avant d’entrer. Imagine si j’avais été nue.
- Parce que tu es habillée ? Dommage, j’aurais bien aimé te voir sans tes vêtements. Dit-il, ironique.
Comprenant son erreur, Elisabeth se mordit la langue et rougit.
- Pardon, Ciel. Tu fais tout tellement bien que j’en oublie que tu ne peux pas savoir comment je suis sans me toucher. Maintenant, tu veux bien venir m’aider à me relever ?
Il s’accroupit près d’elle et tendit les mains pour la prendre.
- Heu Ciel, descends tes mains s’il-te plait, ici, t’as pas le droit de toucher.
Comprenant à quel niveau ses doigts étaient, il remonta légèrement les bras pour toucher prendre son menton. Doucement, il approcha son visage de celui de la jeune fille et déposa un tendre baiser sur ses lèvres chaudes.
- Et ici, j’ai le droit ?
Joueuse, elle lui rendit son baiser.
-Oui, ici, tu as le droit. Maintenant, tu m’aides ?
Il rit et l’emporta dans ses bras.
- Non, attends. Je veux que maman et Judith voient comment je marche. Mets-moi juste sur mes jambes et aide-moi à aller jusqu'à la table. Si je sens que je vais tomber, je te le dit.
-D’accord.
Il la mit sur ses jambes et la laissa prendre appui sur lui pour sortir de la chambre. Lorsqu’Elisabeth vit que sa mère et sa jumelle ne regardaient pas, elle les appela.
-Judith, maman, regardez-moi marcher.
Les deux femmes levèrent la tête de leurs tartines. En voyant sa fille debout, Anna sentit les larmes lui monter aux yeux. Cela faisait si longtemps que sa fille ne marchait plus. Judith, elle, se leva pour aller aider Ciel.
-Fait attention, quand même, dit-elle à se sœur, imagine que tu tombes. Je ne doute pas des capacités de Ciel à te rattraper mais tout de même. Ca fait au moins 6 ans que tu ne marches plus.
- Dix, rectifia Elisabeth. Ca fait dix ans. Oh non, maman, ne pleure pas, c’est du passé tout ça.
- Je ne pleure pas pour ça. C’est juste que ça fait si longtemps… Je suis heureuse de te voir comme ça, debout devant moi. Je croyais que ce jour n’arriverait jamais. Merci, Ciel. C’est grâce à vous si je peux la voir ainsi.
- Je ne suis qu’un bâton pour elle, vous savez. C’est elle qui a demandé à marcher.
- Ciel, si tu dis encore une seule fois que tu n’es qu’un bâton, même ça te seras interdit. Lui murmura-t-elle à l’oreille.
- Mais se serait aussi une punition pour toi. Chuchota-t-il encore plus bas. Avant d’éclater de rire.
Judith ne comprenait pas tout mais le rire de Ciel était si contagieux qu’elle rit aussi, entrainant le reste de la famille avec elle. Lorsqu’ils frappèrent à la porte, les voisins se demandaient ce qui pouvait bien provoquer de tels rires dans une maison qui leur avait toujours semblé triste et silencieuse. Quand il fût l’heure, tout le monde parti travailler dans la joie et la bonne humeur. Ce jour-là, le travail leur sembla à tous beaucoup moins long et difficile et ils s’attardèrent tous longtemps le soir à la ferme. Le lendemain ils attaquaient le dernier champ de blé avant de commencer les vendanges le lundi suivant. Le lendemain, c’était samedi et Elisabeth avait décidé de rester à la ferme avec sa mère pour préparer le diner qui s’annonçait excellent et copieux. Après tout, les hommes méritaient bien une récompense pour avoir accompli tout ce dur labeur. Cette nuit-là, tout le monde se réunit autour d’un grand feu dans la cour car le temps était très doux. Personne ne vit qu’il manquait quatre personnes dans la ronde. Judith et Pierre étaient partis finir la soirée en tête à tête un peu plus loin tandis que Ciel et Elisabeth étaient partis plus loin encore pour s’allonger dans l’herbe fraiche et profiter de la nuit apaisante qui s’offrait à eux. Cette fois, ce fût Ciel qui rompit le silence de la nuit.
- Elisabeth, je peux te demander quelque chose ? Ca me trotte dans la tête depuis quelques temps.
- Vas-y.
- Dis-moi, que s’est-il passé, il y a dix ans ?
-…
-Si tu ne veux pas me répondre, ce n’est pas grave. Je peux comprendre que tu ne veuilles pas m’en parler.
- Non, ce n’est pas que je ne veux pas c’est juste que…
- Tu as encore du mal à le faire.
-Oui.
- Alors ne me dis rien. J’attendrai que tu sois prête.
-Non, je vais essayer. Si je n’essaye pas maintenant, je n’y arriverai jamais. En fait, si je ne peux plus marcher, c’est parce que j’ai eu un grave accident il y a dix ans. Mais avant de te dire ce qui s’est réellement passé, tu dois savoir qu’à cette époque, j’étais une petite fille pleine d’entrain et de vie. Et j’étais un peu capricieuse aussi. La veille de mon accident, mon père nous avait dit qu’il partait à la ville le lendemain pour aller vendre nos produits au grand marché. Moi, je n’avais jamais vu que le petit village où on allait le dimanche pour prier et je voulais savoir à quoi ressemblait la ville. Bien sûr, mon père a d’abord dit non. Il disait que ce n’était pas un endroit pour les petites filles comme moi, que c’était dangereux, que je ferais mieux de rester avec maman et Judith à la ferme. Mais je ne l’ai pas écouté. J’ai attendu que tout le monde soit endormi et je me suis faufilée jusqu'à la grange. En voyant que la charrette de mon père était déjà chargée, j’ai eu une idée stupide.
- Tu as décidé de te cacher et de partir avec ton père malgré son interdiction, c’est ça ?
-Attends, laisse-moi raconter. Comme tu viens si bien de le dire, j’ai pensé « si papa ne veut pas m’emmener à la ville alors tant pis, j’irais quand même ». Sur la charrette, il y avait une grande corbeille avec la laine des moutons que nous avions à l’époque. Je m’y suis faufilée et je m’y suis endormie. A mon réveil, j’ai voulu regarder dehors pour voir où nous étions. Bien sûr, mon père à tourné la tête à ce moment-là et m’a vue. Il était furieux mais comme nous étions trop loin de la ferme, il m’a dit de rester bien sage dans le véhicule et surtout de ne pas m’éloigner quand nous serions arrivés à la ville. Au début, j’ai obéis, bien sûr mais il n’a pas fallut longtemps pour que je saute de la charrette après que mon père ai installé son étal et que j’aille courir voir les tissus en face. Et puis, j’ai vu des bijoux, des chapeaux, des épices et je me suis éloignée de plus en plus. Mon père avait remarqué que je m’éloignais et m’appelait pour que je revienne mais je ne l’entendis pas. J’arrivais bientôt à la grande rue. Tous ces carrosses, ces belles dames qui marchaient à côtés de monsieur tous plus élégants les uns que les autres. Et puis j’ai vu un magasin qui vendait des poupées en face. Elles étaient si jolies. Je me suis élancée vers la vitrine sans faire attention au carrosse qui fonçait vers moi à toute allure. Mon père s’est jeté à ma poursuite mais il était trop tard. J’ai eu si peur, si tu savais. Mes jambes me faisaient si mal.
Elisabeth fondit en larmes. Ciel la prit tendrement dans ses bras.
- Chut, j’ai compris, n’en dit pas plus. Je suis désolé de t’avoir demandé ça, je t’ai fait revivre de si mauvais souvenirs.
Elisabeth continua à pleurer. Dans sa tête, elle voyait encore les images de ce jour funeste. Les chevaux qui fondaient sur elle, son corps qui tombait dans une chute interminable et la douleur qui s’emparait d’elle. Elle avait essayé de se relever mais ses jambes avait été heurtées si violement qu’elle ne pouvait plus les bouger. Elle entendait encore son père hurler de terreur. Elle le voyait encore se jeter sur elle et pleurer. Parce qu’elle ne l’avait pas écouté, elle avait perdu ce qu’elle aimait le plus au monde, son indépendance. Son père l’avait tout de suite emmené à l’hôpital, bien entendu mais malgré tout les efforts des médecins, elle ne put jamais retrouver l’usage de ses jambes. Lorsqu’ils étaient rentrés, sa mère avait fait une crise d’angoisse et avait perdu connaissance. Elle n’avait même pas eu le courage de la gronder. Sa sœur, elle, fit preuve d’un courage exemplaire et soigna sa jumelle et sa mère sans jamais s’accorder de repos. Ce jour-là, elle avait grandi d’un seul coup et avait coupé les ponts avec son enfance. Aujourd’hui encore, Elisabeth se sentait coupable d’avoir volé la jeunesse de sa sœur. Avec le temps, elle retrouva peu à peu des sensations dans ses jambes mais marcher lui était encore impossible. Elle avait fini par enfermer la peur qui ne la quittait pas dans un coin de son esprit pour l’oublier mais en parler ce soir avait brisé le cadenas qu’elle avait mis sur ses souvenirs et ce fut comme si une tempête se déchainait sur elle. A nouveau, elle ressenti la douleur dans ses membres inférieurs et elle les saisit.
-J’ai mal. Mes jambes me font mal.
- Non, Elisabeth, non. C’est fini. Aujourd’hui tu es guérie et tu vas marcher, je te le promets. La douleur n’existe pas, c’est seulement dans ta tête. N’y pense plus, je te jure que tu n’auras plus mal.
Elle savait qu’il avait raison. Elle savait qu’elle était guérie mais elle n’arrivait pas à arrêter de pleurer. C’était plus fort qu’elle.
- Serres-moi fort, Ciel. Serres moi contre toi.
Il resserra son étreinte autour d’elle, comme si il pouvait faire partir la douleur rien qu’en la serrant contre lui.
-Je suis là, Elisabeth. Ne t’en fais pas. Je ne t’abandonnerais pas tu verras.
Il caressa doucement ses cheveux pour la rassurer. Peu à peu, la jeune fille se calma et finit pas s’endormir dans les bras de celui qu’elle aimait.
- Dors, ma belle Elisabeth, dors. Cette nuit, je veillerais sur toi.
Tout doucement, pour ne pas la réveiller, il se leva en l’emportant dans ses bras. Il écouta la nuit et chercha les bruits de la fête qui se déroulait à la ferme. Quand il les entendit, il se dirigea vers eux. En arrivant, il déposa délicatement Elisabeth sur le sol et alla demander à Anna dont il reconnu la groupe. Ciel trouva un fauteuil dans la chambre et s’y endormi jusqu’au matin.
Les semaines passèrent, amenant l’hiver et la neige. Au fil des jours, Elisabeth et Ciel se rapprochaient l’un de l’autre sous l’œil bienveillant d’Anna. Elle s’était habituée à la présence du jeune homme et le considérait maintenant comme un membre de la famille. La journée, il allait chercher du bois pour que le feu ne s’arrête jamais. Elisabeth reprisait quelques vêtements ou alors lisait à voix haute pour que tout le monde puisse en profiter. De temps en temps, elle aidait à éplucher quelques légumes et cuisinait. En voyant que sa mère appréciait Ciel, elle ne cachait plus son inclination pour le beau jeune homme et elle était heureuse que sa mère l’accepte, voir l’encourage. Noël arriva. Ils décorèrent ensemble le sapin, partirent tous ensemble à la messe de minuit. Puis vint le moment tant attendu de l’échange des cadeaux. Elisabeth reçut une nouvelle robe de la part de sa sœur, une écharpe par sa mère et des béquilles que Ciel avait fabriquées pour qu’elle puisse marcher quand elle le voulait même si il n’était pas là. Ce fût, à ses yeux, le plus beau des présents qu’elle eut. Elle, avait acheté un ruban pour sa sœur qu’elle savait coquette par moment. Pour sa mère, elle avait brodé un mouchoir blanc avec une rose et à Ciel, elle offrit une paire de gants qu’elle avait tricotés pour qu’il n’ait plus froid aux mains. Bien sûr, il eut droit à un baiser en prime et ce fût ce cadeau-là qu’il préféra.